« Qu'il s'en réjouisse ou qu'il le déplore, le promeneur de notre monde moderne peut voir se manifester en permanence le mythe de l’or, parfois de façon insolite, parfois de façon violente. »
(L’OR, de Pierre Meutey)
CHAPITRE PREMIER
Lorsque les manifestants aperçurent, une centaine de mètres plus loin, le barrage formé par des fourgons sombres, aux fenêtres grillagées, que précédaient une cohorte de policiers casqués, résolus, armés de boucliers et de bâtons, leur avance ralentit.
Aux slogans que martelaient à plein gosier les étudiants s’ajoutèrent des invectives adressées aux représentants de l’ordre, et le bruit se propagea comme une traînée de poudre à travers la masse de ceux qui suivaient, si bien que les cris isolés ne tardèrent pas à se fondre dans une immense clameur.
Les porteurs de pancartes hissèrent plus haut leurs inscriptions revendicatrices ou vengeresses tandis que, en hâte, on s’enquérait des mots d’ordre des chefs du mouvement. Fallait-il s’arrêter ou se préparer à l’affrontement ?
Mais les premiers rangs étant poussés par le flot qui déferlait sur le boulevard, la foule des contestataires poursuivit sa marche, la vue des uniformes achevant d’échauffer les esprits.
Sur les trottoirs se pressaient une cohue de badauds de tous âges et des gens, alertés par le vacarme, apparaissaient aux fenêtres des immeubles. Les bourgeois pondérés qui s’étaient trouvés là par hasard estimèrent alors qu’il valait mieux s’éloigner. Beaucoup refluèrent de la bordure du trottoir et se défilèrent par le couloir libre qui subsistait entre les façades et les spectateurs agglutinés.
Virginie ne bougea pas. Elle était de cœur avec les manifestants. Les poings serrés au fond des poches de son imper, bien plantée sur ses jambes qu’habillait un pantalon de velours gris, elle voulait voir quelle tournure allaient prendre les événements.
Bras dessus, bras dessous, des groupes de garçons et de filles passaient devant elle, rieurs, scandant à perdre haleine des bouts de phrases qui résumaient leurs aspirations révolutionnaires. Néanmoins, une colère agressive animait d’autres clans : le masque hostile, le regard fixe, ils braillaient avec une sombre conviction des menaces défiant la bourgeoisie et l’autorité.
Lorsque la tête du cortège fut parvenue à une cinquantaine de mètres du barrage, il y eut un certain flottement. Les consignes propagées de bouche à oreille par les responsables de la manifestation prescrivaient d’éviter la bagarre mais de rester sur place et de répéter avec force les formules qui traduisaient l’objectif du rassemblement.
La marée des étudiants finit par s’immobiliser. Certains s’assirent ou se couchèrent par terre pour montrer leur volonté d’occuper la chaussée.
Alors le puissant haut-parleur installé sur le toit d’une voiture de police entra en action : « Dégagez le boulevard ! Dispersez-vous ! Ne vous laissez pas influencer par des meneurs... Derrière vous, les voies sont ouvertes à la circulation. Rentrez chez vous dans le calme ! »
Un concert de hurlements divers et de sifflets répondit à ces objurgations. Soudain, sans qu’on sût trop d’où ils étaient venus, des jeunes gens coiffés de casques en matière plastique et porteurs de matraques surgirent du sein de la masse grouillante des protestataires et se mirent à beugler des injures à l’adresse des policiers. Une volée de boulons lancés avec vigueur fusa de leurs rangs.
Les projectiles vinrent s’abattre sur la troupe des agents et sur leurs véhicules, et cette grêle d’acier mit les nerfs des policiers à fleur de peau. La passivité à laquelle les contraignaient des ordres supérieurs leur devint presque intolérable.
Le haut-parleur domina de nouveau le tumulte : « Dernier avertissement ! Faites demi-tour ou nous allons devoir vous refouler... »
Dans le silence relatif qui suivit, l’air parut se charger d’électricité. Les jeunes des groupes de choc, vociférants, encouragèrent leurs compagnons moins décidés, les poussant à braver les injonctions des forces de l’ordre et à engager la bataille.
Et puis, comme si les deux partis en présence s’étaient donné le mot, ils s’ébranlèrent simultanément.
Virginie, la bouche crispée, gagnée par la fièvre ambiante, était partagée entre l’envie de rester là, simplement pour voir si l’affaire allait devenir sanglante, et celle de se joindre à ses camarades pour se prouver qu’elle n’était pas lâche.
Le heurt entre la police et les manifestants se produisit plus bas sur le boulevard. Virginie put voir les premiers échanges de coups, accompagnés d’insultes et de cris de rage.
Inexorable, le bataillon des agents avança, tapant dur sur les émeutiers qui leur barraient la route. Des jeunes gens s’effondrèrent sur l’asphalte, d’autres se retournèrent pour décamper, mais une seconde vague d’assaillants se précipita à la rencontre des gardiens de la paix, talonnée elle-même par la multitude qui, déterminée à résister, accourait en renfort.
« Virginie ! »
Elle tourna les yeux vers le gars qui l’appelait. C’était Philippe Dussart, inscrit à Sciences-Po. Venant à elle, il haleta :
- Qu’est-ce que tu fous là ? Amène-toi, bon Dieu ! Des lâcheurs, il n’y en a que trop !
Il la prit par le poignet et l’attira dans la cohue avant qu’elle eût pu répondre. Dès qu’elle fut mêlée à la foule des étudiants, elle céda à l’enivrement collectif ; la gorge soudain libérée, elle unit sa voix hystérique à celle de centaines d’autres rebelles, tout en galopant aussi vers le lieu de l’affrontement.
Les policiers ne devaient pas y aller de mainmorte car les groupes qui étaient au contact, en dépit de leur combativité, se voyaient contraints de reculer, voire de fuir pour ne pas être rudement appréhendés. Des corps gisaient de droite et de gauche sur le sol, des figures ensanglantées, aux traits figés, tentaient de se frayer un passage vers des entrées de maisons.
La dureté de la répression ne tarda pas à surclasser celle des manifestants : l’offensive de ces derniers, brisée par le mur des défenseurs de l’autorité, se mua bientôt en une débandade.
Emportée par la fluidité des mouvements de foule, Virginie se trouva prise brusquement dans le tourbillon des escarmouches. Alors, la griserie qui l’avait soulevée quelques instants plus tôt se dilua et fit place à la peur.
« Ils » étaient là, anonymes, le masque granitique, sanglés dans leur tenue de combat, la visière du casque au ras des yeux. Ils frappaient, bousculaient, empoignaient, pourchassaient.
L’un d’eux se rua dans sa direction. Submergée de frousse, Virginie détala. Légère, elle fit de rapides écarts afin d’échapper à son poursuivant, entre des groupes qui échangeaient des horions. Mais un coup de bâton l’atteignit à l’arrière de la tête et la fit trébucher. Une douleur aiguë anéantit ses facultés, troubla sa vision. Elle allait tomber à plat ventre quand une main gantée l’agrippa à l’épaule et la retint. Près d’elle, une voix gronda :
- Par ici, petite garce.
Elle virevolta sur elle-même, les jambes flageolantes, incapable de se soustraire à la poigne qui la propulsait vers les cars. Son agresseur ne la relâcha que lorsque d’autres agents l’eurent attrapée par les bras pour l’expédier à des collègues.
Au terme d’un parcours qu’elle accomplit dans une semi-inconscience, elle fut hissée dans un des fourgons où s’entassaient déjà de nombreux prévenus.
Cinq minutes plus tard, les portes arrière du véhicule se refermèrent et le panier à salade emmena sa cargaison de contestataires, pour « vérification d’identité », vers les bâtiments de la préfecture.
Un à un, garçons et filles durent suivre la filière : fouille, comparution, interrogatoire,
aboutissement dans une salle de détention provisoire préludant, soit à une mise en liberté, soit à une inculpation entraînant la garde à vue.
Virginie emprunta la file. De rares fortes têtes plastronnaient encore ; la plupart des étudiants arboraient des mines embêtées, la perspective d’ennuis ultérieurs ou celle d’être retenus dans ces locaux rébarbatifs étant suffisante pour entretenir leur mauvaise humeur.
Interdiction de parler, de fumer, longue attente debout, ordres lancés par des voix comminatoires, ce passage sous les fourches caudines de la justice n’avait rien de réjouissant.
Un inspecteur vida les poches de l’imperméable de Virginie avant qu’elle arrivât devant la table où un policier posait les questions rituelles à chacun des fauteurs de troubles.
Carte d’identité et carte d’inscription à la Faculté furent déposées à portée de la main de l’agent préposé à l’identification. Tickets de métro, argent, cigarettes et clés furent restitués séance tenante à leur propriétaire, mais l’inspecteur déplia un papier qui figurait dans le lot des objets, et alors Virginie sentit se contracter son estomac.
Une fraîcheur moite se plaqua sur ses tempes.
Le brigadier, sa carte d’identité devant les yeux, lui adressa la parole :
- Votre nom, âge et domicile ?
Transie, elle humecta ses lèvres, puis dit d’un ton mal assuré :
- Virginie Lagrange, 20 ans, 315, avenue de la Motte-Picquet.
- Avez-vous déjà encouru une condamnation ?
- Non.
- Habitez-vous avec vos parents ?
Du coin de l’œil, elle observait l’inspecteur. Qu’allait-il faire ?
Muni du papier, il se rendit dans un bureau contigu où siégeaient deux hommes assis à des bureaux différents. Sans préambule, il montra le billet à l’un d’eux, le contempla ensuite d’un air interrogateur.
L’agent de la D. S. T. qui reçut le feuillet le parcourut des yeux, eut une petite mimique d’étonnement.
- Qui détenait ce récépissé ? s’enquit-il.
- Une fille nommée Virginie Lagrange.
- De bonne famille, apparemment ?
L’inspecteur fit la grimace.
- Allez donc savoir ! Fringuées comme elles sont actuellement... Dois-je l’amener ici ?
Après une brève méditation, son interlocuteur déclara :
- Non, n’en faites rien. La possession de ce papier n’est pas répréhensible. En outre, cela n’a rien à voir avec des outrages à agents ou désordres sur la voie publique.
Mais, tout en prononçant sa phrase, l’homme de la D. S. T. s’avisa qu’au contraire, cela pouvait avoir un certain rapport.
- Qu’est-ce que c’est ? demanda son collègue, oisif pour l’instant.
- Un récépissé délivré par une banque, en échange d’un lingot d’or. Cela signifie que le porteur de cette pièce pourra retirer au guichet de la banque, dans les prochains jours, une somme correspondant au prix de la vente du lingot. Transaction anonyme, bien entendu.
- Fichtre, lança l’autre. Au cours actuel, ça représente un joli paquet. Elle ne se mouche pas d'une brique, la fille !
- Alors, je lui rends ce papelard ? s’informa l’inspecteur. Ou bien dois-je lui demander des explications ?
- Un moment, pria l’officier de la Sécurité.
Il se leva, muni du papier, alla placer celui-ci sur la tablette d’une machine et en tira une photocopie. Puis, lorsqu’il se fut assuré que la reproduction du document était aussi lisible que l’original, il tendit ce dernier à l’inspecteur des Renseignements Généraux et lui dit :
- Voilà... Restituez-le à l’intéressé, sans commentaire. Laissez-la filer dans le lot mais, par la suite, apportez-moi les éléments d’identification. Je vais établir une fiche à son sujet.
- Très bien, acquiesça son homologue de la Sûreté nationale, qui sortit ensuite du bureau.
Après son départ, les deux agents de la D. S. T. se penchèrent sur la photocopie ; elle était datée de la veille. Le récépissé avait été émis par la succursale de Montparnasse d’une grande banque nationalisée.
Le cadet des deux hommes articula :
- Avez-vous l’impression que ceci pourrait enfin nous apporter un début de piste ?
L’aîné fit une moue.
- Je n’ose pas trop y croire, avoua-t-il. Il serait presque inimaginable que cette fille ait participé au grabuge de cet après-midi en trimbalant un papier qui pouvait la compromettre. Mais enfin, si personne ne commettait jamais d’imprudence, nous aurions du fil à retordre. Nous allons quand même la tenir à l’œil, cette gamine.
Il décrocha le téléphone.
Quand Virginie fut relâchée, vers huit heures du soir, elle éprouva une ineffable sensation de soulagement. D’un univers sévère et tracassier, elle repassait dans le monde de tous les jours, aéré, sans entraves, où elle avait le droit d’aller boire un café-crème au premier bistrot venu, de se promener à sa guise, de bavarder avec des copains.
Grâce au ciel, cet imbécile de flic lui avait rendu le reçu. Elle aurait été dans de beaux draps si on l’avait gardé pour le renvoyer à ses parents... Rien que d’y penser, elle en avait encore la chair de poule. Se tirer de ce guêpier avec une bosse et au prix de quelques heures de détention, c’était presque une victoire !
Elle marcha droit devant elle, les mains dans les poches, n’ayant aucune envie de descendre dans le métro. Il lui fallait le ciel, les lumières de la ville, sa réconfortante animation.
Elle s’arrêta devant la vitrine d’un magasin où l’on vendait des miroirs, se regarda dans l’un d’eux pour vérifier si son visage portait la marque de l’anxiété qui l’avait tenaillée longtemps.
Ses cheveux lisses, châtain clair, pendaient de ses tempes et encadraient de beaux yeux bleus, un nez mince, une bouche joliment dessinée.
Aucun maquillage n’altérait la blancheur naturelle de son teint.
Virginie lissa sommairement ses cheveux, du plat de la main, pinça les lèvres, tourna la tête pour s’examiner de trois quarts puis, satisfaite, elle reprit son chemin d’un pas plus alerte.
Vingt minutes plus tard elle pénétra dans un immeuble vétuste de la rue Saint-André des Arts et monta au troisième par une cage d’escaliers sale et délabrée, ouvrit sans frapper une des deux portes donnant sur le palier.
Un jeune type en pull-over, aux traits accusés et à la chevelure opulente, était allongé sur un divan-lit. Il rejeta à côté de lui le gros traité de sociologie qu’il était en train de lire et, s’appuyant sur un coude pour se redresser, il maugréa :
- D’où sors-tu ? Voilà deux heures que je t’attends !
Un désordre indescriptible régnait dans la chambre. Des livres et des vêtements s’entassaient sur les deux chaises et sur la table. Une machine à écrire portative, un électrophone et des disques traînaient par terre, les murs étaient couverts de découpures de journaux et de magazines entourant des photos de chanteurs, des nus d’un érotisme délibérément scandaleux et un portrait de Che Guevara.
Virginie se débarrassa de son imperméable, qu’elle lança par-dessus un monceau de livres, et vint se laisser tomber sur le divan.
- « Ils » m’ont ramassée, avoua-t-elle, un peu penaude.
Michel Denfort acheva de s’asseoir et prit le poignet de la jeune fille.
- Comment ? fit-il, les sourcils froncés. Où t’ont-ils embarquée ? Je t’avais pourtant dit de ne pas te balader dans des endroits où il pouvait y avoir du grabuge.
Virginie eut un mouvement d’épaules.
- Je ne l’ai pas fait exprès... J’étais au Boul’Mich’, devant une librairie, quand des groupes ont commencé à se rassembler. Alors j’ai regardé, bien sûr. Je voulais m’en aller quand la bande de Philippe Dussart s’est amenée. Il m’a vue et m’a forcée à me joindre à eux. Plus question de me débiner, tu comprends... De quoi aurais-je eu l’air ?
Très mécontent, Michel grommela :
- Ne me raconte pas d’histoires. C’est plus fort que toi, tu te laisses toujours entraîner... Note que je ne te le reproche pas, mais pendant ces trois ou quatre jours, tu aurais mieux fait de t’abstenir.
- Oh, si c’est pour ton reçu que tu te préoccupes, ne t’inquiète pas : il est toujours dans ma poche, rétorqua Virginie, maussade.
- Les flics ne l’ont pas vu ?
Elle se demanda si elle devait raconter par le menu tout ce qui s’était passé.
- Non, mentit-elle, le regard limpide. Ils n’ont pas fait attention à ce petit billet plié en quatre.
- Car ils t’ont fouillée, quand même ?
- Uniquement pour voir si je n’avais pas de boulons.
Il la relâcha, puisa nerveusement une cigarette dans un paquet défraîchi, l’alluma.
- Dis donc, tu pourrais m’en filer une ! protesta Virginie. En plus j’ai la dent, moi.
Michel ne parut pas l’entendre. Il réfléchissait, le front ridé, ses bras enserrant ses genoux levés. Il l’avait échappé belle...
- Je ne peux pas me fier à toi, déplora-t-il à mi-voix. Imagine qu’ils t’aient posé des questions ? Qu’aurais-tu répondu ?
- Oh, la barbe... Ils ne m’ont rien demandé. Donc, pas de problème.
Elle se releva pour défaire la boucle de la ceinture de son pantalon ; ses longs cheveux lui masquèrent la moitié du visage quand elle actionna la fermeture Éclair sur sa hanche.
L’esprit ailleurs, Michel ne prit pas garde à son strip-tease. Virginie avait porté le lingot d’or à la banque. L’enverrait-il chercher les fonds ou s’en chargerait-il lui-même ? Pour peu qu’il y ait un monôme au Quartier Latin, quand elle aurait l’argent, elle oublierait une fois de plus ses recommandations.
En slip, mais ayant gardé son pull, Virginie s’allongea en travers du lit et s’étira, ses jambes nues tendues à l’horizontale. Puis, après un soupir de bien-être, elle tapota l’épaule de son compagnon.
- Prends-moi, invita-t-elle simplement.
Il consentit enfin à tourner la tête vers elle. Quels que fussent ses débats intérieurs, il était prompt à s’enflammer. Devant la grâce juvénile de ces cuisses fuselées, ses appréhensions antérieures s’évanouirent.
Il rapprocha son torse de celui de Virginie, l’embrassa sur les lèvres tandis que sa main s’insinuait sous le lainage qui modelait de petits seins d’adolescente. Sa paume enveloppa l’un d’eux, le caressa d’abord, puis le serra fermement pendant que son baiser se faisait plus avide.
Virginie lui noua les bras autour du cou, frémissante, les sens en éveil, d’autant plus prête à s’offrir à lui qu’elle avait mauvaise conscience.
Leur étreinte fut passionnée, brûlante, totale.
Comme si ce devait être la dernière.
CHAPITRE II
Quand l’inspecteur Pierre Chaland, qui déambulait avenue de la Motte-Picquet sur le trottoir des numéros pairs, vit sortir Virginie de l’immeuble où elle était domiciliée, il continua de marcher jusqu’au plus proche passage clouté et traversa.
Proche de la quarantaine, plutôt joufflu, Chaland avait un visage qui respirait la bonhomie. Celle-ci était réelle, d’ailleurs. Il ne manifestait sa rudesse qu’en face de malfaiteurs confirmés, arrogants ou bassement sarcastiques. Son urbanité naturelle le désignait pour des missions délicates touchant le milieu familial.