En raison du caractère d'actualité de cet ouvrage, l'auteur tient à préciser que toute ressemblance entre certains personnages présentés ici et des personnes vivantes ou ayant vécu ne pourrait être que le fait d'une coïncidence. De même, l'interprétation de certains événements qui sont du domaine de l'actualité ne relève que de la fiction romanesque. L'auteur décline toute responsabilité à cet égard et rappelle qu'il s'agit ici d'une oeuvre de pure imagination.
Paul Kenny.
Chapitre I.
Le temps était plutôt gris, en ce matin d'automne, sur la région de Melun, en Seine-et-Marne. Mais l'état du ciel était bien le cadet des soucis du haut personnel d'une importante entreprise industrielle sise dans ce département !
Si, à quelques minutes de la mise à l'épreuve du moteur FH-02, l'état-major scientifique et technique de la Société Française de Propulsion Spatiale affichait une confiante Sérénité, plus apparente que réelle d'ailleurs, le service de sécurité ne dissimulait pas sa préoccupation.
On en était à la phase ultime du remplissage du réservoir d'hydrogène liquide, et cette opération comportait toujours des risques en raison de l'extraordinaire fugacité de ce fluide inflammable, prompt à s'échapper par les joints supposés les plus étanches. Or, une fuite pouvait facilement dégénérer en catastrophe.
L'oxygène liquide était déjà stocké dans un autre réservoir, logé comme le premier dans un cylindre métallique placé dans le prolongement du moteur.
Seuls des techniciens vêtus d'amples costumes d'amiante et coiffés de cagoules à fenêtre de verre circulaient autour du banc d'essai, surveillant la pompe d'alimentation, observant les tuyauteries. Tous étaient à l'affût de nuages de condensation qui eussent dénoncé l'entrée en contact de l'hydrogène avec l'air ambiant, brutalement refroidi par des vapeurs d'une température de moins 252 degrés.
Les Ingénieurs responsables de l'expérience se tenaient dans le blockhaus dont une des parois bétonnées courait parallèlement au moteur. Par un épais hublot rectangulaire, ils pouvaient apercevoir les quatre tuyères qui cracheraient bientôt des torrents d'énergie. Selon les prévisions, une poussée de 6 tonnes, produite par des gaz éjectés à la vitesse de 4.000 mètres par seconde.
Dullin, le chef du bureau d'étude de la firme, un homme de moins de quarante ans, presque chauve et au visage ascétique, trompait son impatience en parcourant des yeux les cadrans des instruments de mesure qui, encastrés dans les panneaux des consoles, allaient révéler le comportement des diverses parties de l'engin lorsqu'il fonctionnerait à pleine puissance.
Soucieux, Dullin finit par confier à l'ingénieur Bréart, celui qui avait la charge de télécommander la mise à feu du réacteur spatial, tout en s'immobilisant derrière son siège :
- Le problème critique, pour moi, c'est le refroidissement de la chambre de combustion après la sixième minute.
Bréart détourna la tête. Il avait le teint frais et les yeux clairs de ceux qui ont une foi.
- Qu'avez-vous à redouter ? demanda-t-il avec un optimisme robuste, il n'y a pas de raison que la courbe d'élévation de température change d'allure à ce moment-là, que je sache ?
- Théoriquement, non, mais comme le PH-02 n'a pas encore dépassé cette durée de fonctionnement, nous allons aborder un domaine inexploré. Les Américains, qui ont pourtant plus d'expérience que nous, n'ont jamais osé aller aussi loin.
- Est-ce le revêtement intérieur de la chambre de combustion qui vous inspire de la méfiance ou bien la circulation de l'hydrogène dans le circuit de refroidissement ?
- Le revêtement, avoua Dullin. Je ne sais pas trop s'il va continuer à jouer son rôle protecteur au-delà d'un certain temps. Supposez qu'à partir de six minutes, il ne se consomme plus d'une manière uniforme...
- Ne vous en faites donc pas. Je tiendrai à l'oeil les thermomètres. S'ils amorcent soudain une ascension trop marquée, je couperai les gaz.
- Oui, observez cela de près, approuva le chef du bureau d'étude. L'ennui, avec ces nouveaux alliages thermo-résistants, c'est qu'on ne peut pas les essayer dans d'autres conditions.
Un sourire réjoui éclaira le visage de Bréart.
- Au cas où vous l'ignoreriez, c'est pour des motifs de ce genre que nous procédons à des essais, railla-t-il amicalement.
Un homme en scaphandre d'amiante fit son entrée dans le blockhaus. D'un geste large, il se débarrassa de sa cagoule. C'était Moravin, le directeur technique.
- On ferme les vannes, annonça-t-il à la cantonade. Rien à signaler du côté des appareils de contrôle ?
Les techniciens assis devant leurs pupitres firent des signes de dénégation.
- Bon. Alors, Bréart, vous actionnerez la sirène d'alarme à dix heures vingt et vous appuierez sur le bouton soixante secondes plus tard.
- Très bien, monsieur Moravin.
Le directeur s'approcha du groupe des invités. Ceux-ci bavardaient entre eux, discrètement, en attendant l'heure H. Il y avait là un envoyé de la Délégation ministérielle pour l'Armement, un représentant de Sud-Astronautique (l'entreprise qui assumait la fabrication des structures de fusées), un autre de l'organisme chargé de la coordination des travaux et, enfin, un des membres français de l'Eldo[i]. Le fonctionnaire, s'adressant au directeur technique, s'informa :
- Tout marche comme vous le souhaitez ?
- Jusqu'à présent, oui, mais attendons la suite, dit Moravin, les traits fatigués. Nous voici à l'heure de vérité.
- Votre moteur a déjà fait ses preuves, la partie est donc virtuellement gagnée, assura le mandataire de Sud-Astronautique, un quinquagénaire bedonnant nommé Decourcel.
Moravin eut une mimique d'incertitude.
- Des problèmes restent à résoudre, émit-il, prudent. Dullin m'en parlait encore ce matin... Nous ne saurons vraiment à quoi nous en tenir que quand l'étage propulsé par notre PH-02 aura été lancé dans l'espace. S'il subit avec succès l'accélération de départ et s'allume ensuite correctement, alors nous pourrons chanter victoire, mais pas avant. Rappelez-vous les Américains, avec leur Centaur.
Puis, lançant un coup d'oeil significatif au délégué de la D.M.A., il ajouta :
- Et chez nous, les crédits sont mesurés plus chichement... Je crains qu'au moindre pépin on ne nous coupe tout à fait les vivres.
L'intéressé ne broncha pas. Il savait que le ministère des Armées, n'ayant pas l'utilisation d'un moteur de ce type, hésitait à poursuivre le financement des études.
Devant son silence, le représentant de l'Eldo prit la parole :
- Au point où nous en sommes, ce serait infiniment regrettable. Il y a des économies qui coûtent très cher et, en l'occurrence, elles seraient ruineuses.
- Je n'en disconviens pas, dit le fonctionnaire. Hélas, ce n'est pas moi qui prends les décisions. On rogne sur tous les budgets de la Défense, et la force de frappe garde la haute priorité. Mais qui sait si, tôt ou tard, elle n'aura pas besoin d'un tel engin pour la mise en orbite de charges nucléaires.
Moravin, déprimé, secoua la tête.
- C'est toujours pareil, bougonna-t-il. On ne trouve pas d'argent pour les applications pacifiques de la recherche, et dès qu'on s'aperçoit qu'elle peut servir à des fins destructrices, les crédits coulent à flots. Enfin, on n'y changera rien. Messieurs, je vous prie de m'excuser... La mise à feu est imminente.
Il se sépara du groupe et rejoignit Dullin, posté derrière Bréart, au moment même où ce dernier déclenchait le signal préliminaire ordonnant aux membres du personnel qui déambulaient encore à l'extérieur de s'éloigner du stand d'essai.
Par la fenêtre de quartz, le directeur et le chef du bureau d'étude contemplèrent le monstre allongé sur son bâti, un corps cylindrique d'environ deux mètres de diamètre, doté de quatre tuyères en forme de' pavillon plantées sur un enchevêtrement de tubulures fines et grosses.
L'énorme réacteur était rivé à un socle de poutrelles, elles-mêmes solidement ancrées dans une plate-forme de béton. La lumière du jour, tombant à pic entre les murailles du stand, faisait miroiter certaines pièces métalliques.
Un silence tendu s'était installé dans le blockhaus. Chacun des techniciens présents songeait aux points faibles que pouvait révéler le prototype dans le domaine de leurs compétences respectives : dosage du mélange oxygène-hydrogène, maintien de la pression dans les réservoirs malgré leur formidable débit, constance de la poussée, etc., etc.
Dullin avait les paumes moites, Moravin transpirait dans sa combinaison protectrice. Bréart, lui, conservait un calme olympien devant son tableau de commande et ses cadrans.
Le regard levé vers la trotteuse de l'horloge électrique, il attendait, l'index immobilisé au-dessus du bouton de mise en marche. Dans son imagination, il se trouvait à la base de lancement de Kourou, en Guyane, et il s'apprêtait à envoyer une gigantesque fusée dans l'espace... avec trois hommes à bord.
Lorsque l'aiguille eut atteint le chiffre 12, Bréart passa du rêve à la réalité : posément, il mit le contact tout en le proclamant à haute voix.
Dans les flancs du propulseur, la turbine de la pompe se mit à tourner à la vitesse phénoménale de 65 mille tours à la minute, expulsant des réservoirs 10 kilos de gaz liquéfiés en une seconde. Combustible et comburant s'enflammèrent avec une virulence infernale, chassant par les tuyères quatre jets d'une fulgurante blancheur qui imprimèrent au moteur lui-même et au bâti qui le supportait une impulsion sauvage tandis que s'élevait la clameur stridente, frénétique, d'un géant torturé.
À l'intérieur du blockhaus, les regards fascinés des observateurs suivirent les mouvements des aiguilles des instruments de mesure et les figures contorsionnées qui s'inscrivaient sur des écrans cathodiques.
Et soudain le sol vacilla, précédant d'une fraction de seconde une épouvantable déflagration. L'explosion du réacteur s'accompagna de l'embrasement instantané des parois du couloir dans lequel il avait reposé, de même que des structures métalliques qui le surplombaient.
Malgré l'épaisseur des murailles et de la porte hermétiquement close du blockhaus, ses occupants crurent que leurs tympans éclataient. Secoués comme par un tremblement de terre, ils sentirent déferler en eux un sentiment de panique.
Puis, alors que l'incendie continuait à faire rage au-dehors, ils réalisèrent avec hébétude ce qui venait de se produire. Déjà, les équipes de sécurité se mettaient en action dans leur arsenal et se préparaient à se ruer sur le lieu du sinistre.
Moravin, sonné, promena des yeux hagards sur son entourage. Il fut le premier à recouvrer l'usage de la parole, mais sa voix chevrotait :
- Tout est à refaire... Quel désastre !
Une consternation apeurée se lisait sur les visages de tous les hommes rassemblés dans la casemate. S'interrogeant sur la cause de l'accident, ils éprouvaient un accablement mêlé d'indignation, conscients qu'ils étaient d'avoir prodigué le maximum d'efforts et de soins à la réalisation du moteur expérimental maintenant réduit à l'état de carcasse déchiquetée.
Des motopompes arrivant à toute vitesse, lances en batterie, ne tardèrent pas à projeter de la neige carbonique sur les décombres brûlants.
Bréart, médusé, ne pouvait détacher son regard de la fenêtre bien qu'un matelas de fumée l'eût rendue opaque. Inconsidérément, parce qu'il avait provoqué la mise à feu, il s'attribuait la responsabilité de la catastrophe.
Près de lui, Dullin, pâle comme un mort, essayait d'en deviner la cause réelle ; des tas d'hypothèses s'entrechoquaient dans son esprit. La turbine ? La rupture d'un joint ou d'une canalisation ? Une fissure dans un des réservoirs ?
Encore frappés de stupeur, les trois invités reprirent graduellement leur sang-froid, et ils n'en discernèrent que mieux les répercussions qu'allait entraîner ce retentissant échec.
Decourcel, de Sud-Astronautique, demanda à Moravin :
- Avez-vous une idée de ce qui a déterminé l'explosion ?
Le directeur le fixa d'un air égaré.
- Moi ? fit-il. Non, encore aucune... Comment voulez-vous que...
Il lui tourna le dos pour s'enquérir auprès des techniciens cloués dans leurs fauteuils :
- L'un d'entre vous a-t-il noté quelque chose d'anormal lors du démarrage ?
Ils esquissèrent tous des mimiques de perplexité. Dullin, qui se sentait également concerné, prononça d'une voix blanche :
- On ne pourra rien dire avant d'avoir examiné les débris. J'ai vu sortir les jets des tuyères, au départ, et tout semblait fonctionner correctement.
- J'ai eu la même impression, marmonna Moravin. Mais qu'est-ce qui a lâché ensuite ?
Un silence régna puis, subitement, l'espèce de paralysie qui avait figé tout le monde se dissipa, cédant la place à une agitation fébrile. Les techniciens quittèrent leur siège en proférant des imprécations de dépit, Dullin se précipita vers la sortie du blockhaus et les autres assistants se jetèrent mutuellement des phrases saccadées qui traduisaient surtout leur désarroi.
Pris de court par l'événement, mais sachant tous que les risques d'explosion d'un réacteur à oxygène et hydrogène étaient si nombreux qu'il n'y avait pas lieu de s'en étonner outre mesure, ils avaient hâte de contempler les dégâts.
Ils se bousculèrent bientôt devant l'embrasure de la porte, jouèrent des coudes pour parvenir à l'air libre.
Ils ne purent évidemment pas s'approcher du brasier, encore que celui-ci fût en voie d'extinction, noyé sous des tonnes de mousse.
Moravin, parvenu près du chef du bureau d'étude, leva les bras et les laissa retomber, découragé.
- Ne restons pas là, lui dit-il. Rien de sérieux ne pourra être entrepris avant cet après-midi. Prévenons d'abord la Direction Générale, à Paris : ça va faire un joli coup de tonnerre !...
Dullin, les traits altérés, déclara sur un ton morne :
- Il n'y aura pas que là.
Le lendemain, à l'issue d'une conférence qui avait réuni le "brain-trust" de la firme, Moravin fut avisé qu'un visiteur se disant envoyé par le ministère de la Défense désirait le voir.
Le directeur technique regagna son bureau et, chemin faisant, il abaissa le regard sur le bristol que l'huissier lui avait remis ; la carte ne mentionnait qu'un nom, Jean-Paul Marchai. Ni titre, ni fonction, ni adresse.
D'un geste empreint de lassitude et d'ennui, Moravin posa le doigt sur une touche de l'interphone :
- Introduisez monsieur Marchai.
Il se promit d'expédier rapidement cet intrus en l'aiguillant vers l'échelon supérieur, où il aurait dû s'adresser d'abord.
La porte s'ouvrit et un homme d'environ 35 ans pénétra dans la pièce d'une démarche assurée. Grand, le faciès viril, un ruban à la boutonnière, il se présenta :
- Capitaine Marchai, de la Sécurité Militaire. Heureux de vous rencontrer.
Sa poignée de main fut énergique. Puis, à l'appui de ses dires, il exhiba une pièce officielle prouvant son appartenance au Service qu'il avait cité.
Moravin examina la carte d'identité, la restitua et dit :
- Port bien, capitaine, mais je crains de ne pouvoir vous être utile. À tout le moins, vous devriez au préalable solliciter une entrevue avec le...
- Président-directeur général, coupa l'officier. Tranquillisez-vous, j'ai obtenu son autorisation. Voici le pli qu'il m'a remis pour vous.
- Ah ? fit Moravin tout en prenant l'enveloppe.
Il la décacheta, lut les quelques lignes du message, regarda la signature.
- Dans ce cas, reprit-il, je suis à votre disposition. Qu'attendez-vous de moi ? Mais asseyez-vous, je vous prie.
Marchai se carra dans un fauteuil et entama la conversation d'une manière détendue.
- La D.M.A. vous ayant attribué des crédits pour la mise au point du moteur à hydrogène, vous comprendrez que le Ministère veuille avoir les plus amples renseignements sur les circonstances dans lesquelles il a explosé... Votre enquête vous a-t-elle déjà permis d'aboutir à des conclusions ?
Moravin soupira, les coudes sur les accoudoirs de son siège et les mains jointes.
- Non, dit-il. Il est encore beaucoup trop tôt. Peut-être nous faudra-t-il des semaines ou des mois pour découvrir la cause de l'accident... À l'heure actuelle, on se borne encore à rassembler les débris. Des fragments ont été projetés à des centaines de mètres, d'autres ont fondu dans la chaleur de la fournaise. Déterminer où gisait le défaut ne sera pas commode, vous pouvez m'en croire. Le capitaine, pensif, hocha la tête.
- Quelles vont être les conséquences Immédiates de cet échec, sur le plan technique ? s'enquit-il.
Les traits de Moravin s'imprégnèrent d'amertume. Il supputa :
- Au mieux, un retard de plusieurs mois, sinon d'un ou deux ans, dans la fabrication du réacteur. Au pis, l'abandon total du projet, faute de moyens financiers pour le mener à bonne fin.
Marchai, le regardant bien en face, demanda :
- Vous, personnellement, avez-vous une opinion sur ce qui a pu flancher? Qu'y avait-il de plus délicat, dans cet engin ?
- Tout, affirma Moravin. Cette entreprise a exigé de tels tours de force technologiques et la maîtrise de phénomènes d'une complexité si extraordinaire qu'on peut qualifier de fragile un ensemble mécanique de cet ordre. Si bien que je ne me hasarderai pas à émettre un pronostic.
- Pourtant, votre moteur avait fonctionné convenablement lors des essais antérieurs. Il donnait satisfaction et n'avait révélé aucun vice de construction notable. Néanmoins, vous seriez presque enclin à considérer comme normal qu'il se soit désintégré en explosant? Le directeur fit une lippe fataliste.
- Je n'irai pas jusque-là, mais quand on connaît les terribles mécomptes qu'ont enregistrés les Américains dans ce domaine, il serait présomptueux de croire que nous étions à l'abri de pareille surprise. Vous savez, on jongle là avec des matières proprement diaboliques, dont la seule manipulation exige des précautions inimaginables.
- Je ne l'ignore pas, rétorqua Marchai, aigre-doux. Vous pensez bien que si on m'a chargé d'en discuter avec vous, c'est que je ne suis pas tout à fait ignare. Seulement, votre compétence ne vous amène-t-elle pas à accepter un peu trop facilement l'hypothèse d'un défaut technique ?
Moravin fronça les sourcils.
- Qu'entendez-vous par-là ? s'enquit-il.
- J'entends qu'il ne faudrait pas exclure a priori la possibilité d'un sabotage, souligna nettement Marchai. Y avez-vous songé ?
- Bien sûr, que j'y ai songé. Mais, indépendamment du fait que ce serait une solution facile pour rejeter sur autrui la responsabilité de l'accident, je dois vous prévenir que j'ai les meilleures raisons de ne pas croire à une manoeuvre criminelle.
Chapitre II.
Ce fut au tour du capitaine Marchai de sourciller.