La pluie cinglait les vitres et la buée qui les recouvrait dissimulait les files de véhicules fonçant sur le boulevard Mortier à travers l’un des paysages les plus tristes de Paris. Grâce à la cuirasse du double vitrage, le grondement de leurs moteurs était totalement étouffé.
Le Vieux arborait sa mine sombre des mauvais jours. Avec impatience, il pianotait sur le bois de son bureau, mouvement qui traduisait son impatience.
- Qu’est-ce qu’il fiche ?
Il attendait que le planton apporte le café qu’il avait commandé.
Comme à l’accoutumée, le commissaire divisionnaire Tourain portait un costume avachi et une cravate informe sur une chemise mal repassée. Coplan aimait bien ce policier massif et imposant, fruit de la vieille école, flic d’élite, acharné, méthodique, imaginatif, cent fois sur le métier remettant son ouvrage. A leur satisfaction mutuelle, les deux hommes avaient souvent travaillé ensemble.
Enfin, le planton arriva, déposa le plateau et s’esquiva. Les trois hommes trempèrent leurs lèvres dans le breuvage brûlant et, satisfait, le Vieux alluma un de ces cigares que lui expédiait de La Havane l’attaché militaire adjoint qui était le résident de la D.G.S.E. à Cuba.
Le Vieux reposa sa tasse.
- Messieurs, passons aux affaires importantes. Voilà la raison de votre présence ici, mon cher Coplan, puisque notre ami Tourain, de par ses fonctions, est déjà au courant. Cinq de nos plus éminents chercheurs scientifiques, à qui la France est fière d’avoir donné le jour, ont mystérieusement disparu après leur départ de Neuville-aux-Bois dans le Loiret. Le gouvernement est très soucieux, je ne vous le cache pas.
- Ces chercheurs appartiennent au C.N.R.S. ? questionna Coplan.
- Ils appartenaient, voici quelque temps effectivement, au C.N.R.S., jusqu’au jour où ils ont succombé aux sirènes enchanteresses de Jean-Louis Levesque.
- Le milliardaire franco-canadien, grand prêtre de l’écologie militante ?
- Lui-même. Il a construit près de Neuville-aux-Bois un complexe scientifique et a recruté huit de nos plus grands savants et le personnel subalterne.
- Huit ou cinq ?
- Attendez la suite. Il leur a assigné une mission ultra-secrète que nul, sauf les intéressés, ne connaît. Pourquoi ces hommes ont-ils rallié la bannière de Jean-Louis Levesque ? De hauts salaires, évidemment, à l’inverse des maigres rétributions du C.N.R.S., organisme d’État, et un budget illimité auquel ils n’ont jamais été habitués. Il y a quelques jours, nos cinq savants quittent le complexe de Neuville-aux-Bois à bord d’une Renault Safrane Baccara. L’un d’eux est au volant. Ils n’emportent qu’un bagage léger. Quelque part entre Neuville-aux-Bois et leur lieu de destination, qui demeure inconnu, ils ont disparu. La Safrane aussi. Les familles s’inquiètent, Jean-Louis Levesque reste muet et le Premier ministre se sent très concerné, d’autant que, sur les huit scientifiques initialement recrutés par notre milliardaire franco-canadien, il n’en reste plus qu’un.
- Où sont les deux qui manquent à l’appel ?
- L’un a disparu voici deux mois et l’autre a été assassiné il y a trois semaines.
Coplan se laissa aller contre le dossier de sa chaise.
- Cette affaire semble assez sérieuse.
- Elle l’est. Je voudrais que vous collaboriez avec notre ami Tourain afin d’élucider cette énigme, surtout si elle a des ramifications à l’étranger. Voici le dossier, il est à votre disposition. Consultez-le et recontactez Tourain. Je vous rappelle qu’il s’agit d’une affaire de la plus haute importance et que cette mystérieuse disparition a été tenue secrète. Rien n’a été divulgué à la presse et à l’opinion publique.
- Où est Jean-Louis Levesque ? A Neuville-aux-Bois ?
- Dans sa somptueuse propriété de Paradise Island, aux Bahamas.
- Il n’est pas revenu en France ?
- Non, répondit Tourain, je n’ai pu que l’interroger au téléphone. Il ne comprend pas.
- Il n’a pas révélé les raisons du voyage ?
- Pour lui, il s’agit d’un voyage à titre privé dont il ignore le but et la destination. A mon avis, il ment. Son ton n’était guère convaincant.
- Et s’il disait vrai ? objecta Coplan. Comment être sûr qu’ils ont réellement disparu ? Ne peut-il s’agir d’un voyage secret ? Et alors, ils réapparaîtraient sous peu.
- Ils devaient reprendre leur poste le lundi suivant, rétorqua Tourain. Selon les familles, leur absence ne devait durer que le week-end. Levesque l’a confirmé. En outre, vous oubliez leurs deux confrères, l’un disparu aussi mystérieusement et l’autre, assassiné, ce qui nous conduit à penser au coup fourré.
- Consultez le dossier, conseilla le Vieux. Vous aurez une meilleure idée.
Coplan prit congé et alla s’enfermer dans son bureau.
En premier lieu, il se concentra sur les fiches des cinq derniers disparus :
Robert Vuillemin, 52 ans, marié, 3 enfants. Chimiste.
Rémy Calmoz, 54 ans, marié, 2 enfants. Physicien nucléaire.
Vincent Belville, 47 ans, divorcé, 2 enfants. Physicien nucléaire.
Frédéric Helvard, 55 ans, marié, 2 enfants. Ingénieur géologue en chef.
François Lechevallier, 48 ans, marié, 2 enfants. Ingénieur en chef.
Les rapports ne signalaient rien de notable à leur sujet.
Ensuite, il se pencha sur la fiche réservée au premier disparu :
Jacques Pferd, 50 ans, veuf, sans enfant. Chimiste.
Tout d’abord, un préambule, rédigé par Tourain, détaillait les dispositions prises par Jean-Louis Levesque dans son complexe scientifique de Neuville-aux-Bois. En échange de salaires astronomiques, le personnel, du bas en haut de l’échelle, devait fournir un travail minimum de soixante heures par semaine réparties sur six jours. Le dimanche était libre. Contractuellement, les familles étaient exclues des lieux que surveillait une phalange de gardes privés servant en trois postes de huit heures. Une cantine fournissait de copieux et succulents repas.
Le samedi soir, du plus humble au plus prestigieux, les membres du personnel quittaient cette forteresse pour rejoindre leur famille. A l’aube du lundi, ils étaient de retour.
Jacques Pferd était veuf sans enfant et passait son dimanche chez une vieille parente à la Ferté-Saint-Aubin. Un lundi matin, il était parti au volant de sa Renault pour couvrir les quelque cinquante kilomètres qui le séparaient de Neuville-aux-Bois. Personne ne les avait revus, ni lui ni sa voiture.
Malgré la minutieuse enquête menée par les fins limiers du S.R.P.J. d’Orléans, Jacques Pferd n’avait pu être retrouvé.
Quant à Pierre Milan, 45 ans, marié, 2 enfants, chimiste, un dimanche en début de soirée il prenait tranquillement l’apéritif sur la terrasse de sa villa du Chesnay, en compagnie de son épouse et de sa fille aînée lorsqu’un tueur, juché sur le faîte du mur d’enceinte lui avait logé deux balles dans la tête, l’une entre les sourcils, l’autre dans la pomme d’Adam.
L’arme était une Ruger calibre 5,56, avaient pu déterminer les enquêteurs du S.R.P.J. de Versailles qui, pour autant, n’avaient pu progresser plus loin et avaient abouti à une impasse. Un temps, avant son engagement par Jean-Louis Levesque, le scientifique avait fréquenté une aventurière avec laquelle il avait rompu cavalièrement, de façon peu élégante, pour répondre à l’invitation du milliardaire. Cette femme s’était-elle vengée en louant les services d’un tueur professionnel facile à trouver dans le milieu où elle évoluait ? Malheureusement, cette complice d’adultère avait elle aussi disparu, des mois plus tôt, ce que pouvait expliquer la vie marginale et aventureuse qu’elle menait. En outre, elle était asiatique et peut-être se cachait-elle à Kowloon ?
En tout cas, le S.R.P.J. de Versailles était bloqué. Quant à Jean-Louis Levesque, il n’avait pas réagi, ni à la disparition de Jacques Pferd, ni à l’assassinat de Pierre Milan. Du moins, officiellement. Il n’avait pas comblé non plus leur absence, définitive en ce qui concernait le second savant.
Et, à Neuville-aux-Bois, de ces huit scientifiques, il n’en restait qu’un, Michel Terreneuve, 58 ans, célibataire, physicien nucléaire.
Tourain sortait du bureau du Vieux lorsque Coplan l’accrocha.
- Faisons le point.
Il l’entraîna dans son bureau. A travers les vitres, la pluie redoublait de vigueur.
- Cette Asiatique, vous ne trouvez pas bizarre qu’une femme de son espèce soit séduite par un chimiste ?
- A cause de sa renommée mondiale, peut-être ? Sans doute était-elle lassée des étreintes sans lendemain avec les truands de haute volée et les trafiquants de tous acabits. Ces aventurières, comme d’autres, éprouvent un jour l’irrésistible envie de faire peau neuve.
- Moi, je trouve cela suspect. Dommage que nous n’ayons pas une photo d’elle.
- Dans ce domaine, elle a pris un maximum de précautions. Je soupçonne même qu’elle est venue dans notre pays sous une fausse identité. Maintenant, à Bangkok ou ailleurs, il est difficile de la repérer. Vous êtes malgré tout optimiste à son sujet ?
- A vrai dire non. Au fait, que pense Michel Terreneuve de la disparition de ses collègues et de l’assassinat de Pierre Milan ?
- Impossible de lui parler. Il est malade.
Coplan renifla.
- Malade ? Qu’est-ce qu’il a ?
- Au début, il a cru que c’était un mauvais rhume et refusait de consulter un médecin, mais il était vraiment mal fichu et c’est la raison pour laquelle il n’a pu accompagner ses cinq collègues alors qu’il était prévu dans le voyage à bord d’une voiture supplémentaire.
Coplan remua sur sa chaise.
- Donc, il sait quels étaient le but et la destination de ce voyage ?
- Sans aucun doute. Finalement, il a consulté un médecin et le mauvais rhume s’est transformé en encéphalite. Symptômes concluants : fièvre, gorge douloureuse, migraine, anoxie, vomissements, agitation psychomotrice, hallucinations.
- Hallucinations ? releva Coplan.
- Hallucinations et délire, pour être plus précis, avec alternances de pleine lucidité, sans cependant une seule allusion au voyage projeté avec ses cinq collègues. En fait, à l’étonnement du personnel médical, les phases de délire appartiennent au domaine érotique pour ne pas dire pornographique, comme si le stress extrême subi au cours des recherches scientifiques refoulait des pulsions profondes qui se libéraient sous la poussée de cette encéphalite. En tout cas, il est difficile de l’interroger avec cohérence, tant les crises se produisent brutalement.
- Il est sur la voie de la guérison ?
- Le diagnostic du médecin traitant demeure réservé.
- C’est quand même effarant ! s’exclama Coplan. Sur l’équipe de huit savants recrutés par Jean-Louis Levesque, six ont disparu, un a été assassiné et le dernier est au plus mal. Quelqu’un cherche-t-il à décapiter l’organisation que notre milliardaire a mise sur pied ? Cette question nous amène à nous demander sérieusement sur quoi travaillaient ces scientifiques. Voyons, nous avons un ingénieur en chef, un ingénieur géologue en chef, trois chimistes et trois physiciens nucléaires. Ce dernier groupe devrait nous mettre sur la voie. Recherches atomiques. Le C.N.R.S. ne peut-il le confirmer ?
- Cet organisme ignore le but poursuivi par Levesque. Bien évidemment, il suppose que les recherches ont trait au domaine atomique, mais quoi en particulier ?
- A Neuville-aux-Bois, vous n’avez pas perquisitionné, découvert les notes, les archives, les...
Tourain l’arrêta d’un geste.
- D’abord, sur le plan juridique, je ne le pouvais pas. Le juge d’instruction s’y est opposé, pour la simple raison que nous enquêtons sur une disparition qui n’est pas forcément criminelle. D’autre part, cette initiative aurait été sans effet. Jean-Louis Levesque a pris ses précautions. Quotidiennement, la nuit tombée et avant d’aller dîner à la cantine, ces huit savants consignaient sur une disquette dans leur ordinateur le résumé de leur journée de travail. Le lendemain matin, un homme de confiance emporte les huit disquettes aux Bahamas où Levesque les enferme dans une chambre forte.
- Pas de copie sur le disque dur qui est la mémoire de l’ordinateur ?
- Non.
- Ceci confirme le caractère ultra-secret de ces activités. Cet homme de confiance, vous l’avez rencontré ?
- C’est le directeur du complexe. Il déclare tout ignorer et affirme n’être qu’un administratif, chargé de la gestion.
- Si, tous les jours sauf le lundi, il fait l’aller et retour Paris-Nassau, il doit mener une vie infernale. Comment le concilier avec la gestion du centre de recherche ?
- Il est assisté de deux sous-directeurs aussi muets que lui sur le but poursuivi dans ce centre.
- Vous n’avez pu les pousser dans leurs derniers retranchements ?
- Ce sont des gens habiles, tout dévoués à Levesque, et moi, freiné par le juge d’instruction,
je n’avais guère de munitions dans mes cartouchières.
Coplan hocha la tête avec compréhension et attrapa le premier dossier.
- Mettons-nous au travail.
CHAPITRE II
Cette nuit-là, le physicien nucléaire Michel Terreneuve fut transporté d’urgence à l’hôpital d’Orléans où il décéda à six heures du matin.
Apprenant la nouvelle, Coplan et Tourain se précipitèrent au chef-lieu du Loiret. Le médecin traitant était consterné.
- Comment est-ce possible ? aboya le commissaire divisionnaire. Vous avez parlé d’une encéphalite. Certes, vous avez dit que sa vie était en danger. Une encéphalite est-elle à ce point mortelle ?
- Elle l’est.
Le médecin tirait sur son veston d’un air gêné. Son front était soucieux. Il s’était planté devant la fenêtre et se grattait la nuque.
- Néanmoins, il existe des aspects inexplicables, lâcha-t-il enfin. Par exemple, la bave, qui s’explique par la dysphagie, la paralysie faciale...
- La dysphagie ?
- C’est-à-dire la contraction des muscles du pharynx. Michel Terreneuve ne pouvait plus avaler d’eau, d’où l’hydrophobie dont il témoignait. Il ne pouvait plus déglutir, d’où la bave qui coulait de ses lèvres. Cette gorge douloureuse dont il souffrait avait pour cause la contraction des muscles du pharynx. Or, la paralysie faciale et la dysphagie ne sont pas des symptômes de l’encéphalite. De plus, il y a sur le dos ces zébrures en voie de cicatrisation...
Coplan intervint :
- Nous exigeons une autopsie.
- Je l’ai déjà réclamée.
Quelques heures plus tard, le trio entra dans le bureau du médecin légiste qui, au-dessus du lavabo, se nettoyait les mains avec un soin attentif. Il se sécha, jeta la serviette dans la corbeille et entreprit de se curer les ongles avec une lime avant de replonger les mains dans un bain d’alcool à quatre-vingt-dix degrés. Un faisceau de rides soucieuses plissait son front.
- Alors ? questionna Coplan.
- Votre patient est mort de la rage.
- La rage ? s’étonna Tourain en se tournant vers le médecin traitant. Il avait été mordu par un chien ou un renard ?
Ce fut le médecin légiste qui répondit :
- Aucune trace de morsure. D’abord, laissez-moi procéder à un petit cours pratique sur le virus de la rage. Vous verrez, c’est très intéressant. En général, le profane est pénétré d’idées toutes faites sur le sujet qui, la plupart du temps, sont fausses. Je vous passe les détails morphologiques visibles au microscope électronique. Il s'agit d’un virus fragile, sensible à la chaleur, à la lumière et à la dessiccation lente. Au contraire, il résiste bien au froid, un mois à + 4® C., à la dessiccation rapide. Les rayons U.V. l’inactivent rapidement mais il garde toutefois son pouvoir antigénique. La glycérine est un puissant agent de sa conservation. Le savon, l’éther, l’alcool, les dérivés d’ammonium quaternaire le détruisent rapidement en raison de la nature lipidique de son enveloppe. Sa sensibilité à l’acidification est extrême. Sautons aux vecteurs de ce virus. Ce sont des animaux, principalement en France les chiens, les renards, les chats, les écureuils et les chauves-souris.
- Les rats ?
- Non. Continuons. Prenons le cas le plus fréquent : la morsure par un animal enragé. L’épiderme est tranché, livrant sans défense le tissu nerveux. Le virus, par l’intermédiaire de la salive de l’animal, entre en contact avec ce tissu nerveux. Attention, une précision, le virus n’est pas véhiculé par le sang, mais par les voies nerveuses. En contact avec celles-ci, le virus reste là durant une période maximale de quatre jours. Ensuite, il se reproduit et infecte la zone neuromusculaire, avant d’entrer dans la période d’incubation qui peut varier de dix jours à un an.
Coplan et Tourain sursautèrent en même temps.
- De dix jours à un an ? s’exclamèrent-ils.
- L’écart est considérable, je vous le concède. Le virus ne se reproduit plus. Par un mouvement centripète, il est mû par un tropisme vers les voies nerveuses pour gagner l’encéphale où il se développe dans la substance grise. De là, par force centrifuge, il redescend pour se disséminer dans les organes, le foie, la rate, les glandes salivaires, surrénales et tutti quanti. Durant la période d’incubation de dix jours à un an ne se manifeste aucun symptôme. Le virus se contente de voyager.
- Ainsi, résuma Coplan, la morsure pourrait remonter à un an et la cicatrice aurait disparu ?
- Ce pourrait être le cas, effectivement, admit le médecin-légiste, mais d’autres éléments m’en font douter.
- Lesquels ?
- Les zébrures dans le dos. Les plaies, en voie de cicatrisation, sont profondes. Pour les aider à guérir, on a appliqué un onguent. J’ai analysé le produit. Il a contenu le virus de la rage...
A nouveau, Coplan et Tourain sursautèrent.
- ... Comme je l’ai dit à l’instant, la glycérine est un puissant agent de conservation du virus. Or, cet onguent est à base de glycrine. Entre le moment où il a été passé sur les plaies et aujourd’hui, le virus qui est resté dans sa composition et n’a pu, par conséquent, s’infiltrer jusqu’aux voies nerveuses, est mort à cause de la chaleur corporelle de la victime, mais ses traces sont aisément décelables au microscope électronique.
Stupéfaits, Coplan et Tourain restaient sans voix.
- Pour moi, conclut le médecin légiste, il s’agit d’un acte criminel et je me vois dans l’obligation de saisir la Justice.
- Mais quelle est l’origine des zébrures ? s’étonna Coplan.
Le médecin traitant toussota.
- J’ai peut-être une explication, hasarda-t-il. Voilà... Durant ses périodes d’hallucinations et de délires, Michel Terreneuve évoquait avec extase des séances érotiques au cours desquelles une femme le flagellait. J’étais excessivement gêné, ainsi que le personnel médical. C’était chez lui comme une véritable obsession.