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No 1996, Éditions Fleuve Noir.
ISBN 2-265-05843-2
ISSN 0768-178-X
UN PORTRAIT DE PAUL KENNY
Le 5 février 1953, les Éditions Fleuve Noir publiaient dans leur célèbre collection « Espionnage » le premier livre d’un auteur inconnu. Il s’agissait de Sans issue par Paul Kenny.
Les lecteurs fidèles de la collection accueillirent le nouveau venu avec un sentiment d’étonnement très vif et une pointe de scepticisme, pour ne pas dire d’incrédulité. Paul Kenny, au lieu de respecter la règle sacro-sainte du nouveau roman d’espionnage à la mode, prenait le risque de violer tous les tabous du genre. Son héros, Francis Coplan, ne travaillait ni pour la C.I.A. des États-Unis, ni pour le M.I.G. de la Grande-Bretagne, mais pour la France, et, comme tel, il risquait sa vie pour la défense des intérêts de son pays.
Pour aggraver son cas, Paul Kenny avait l’audace de camper son personnage, Francis Coplan, sans faire de celui-ci un surhomme possédant toutes les capacités du traditionnel héros invincible. Francis Coplan était tout simplement un être humain d’une dimension un peu au-dessus de la moyenne. Courageux, lucide, doté d’un moral d’acier, il avait reçu la formation d’un homme d’action. Et s’il faisait preuve d’une audace exceptionnelle et d’une résistance à la douleur hors du commun, c’est parce qu’il avait été entraîné dans ce but. En lisant ce premier roman de Paul Kenny, le lecteur découvre un héros qui est tout le contraire d’un « aventurier ». Coplan a un métier (ingénieur électronicien), il a un domicile à Paris, une modeste résidence secondaire dans la Sarthe, il parle quelques langues étrangères et… il aime les femmes.
Coplan a cependant un don plutôt rare : une intuition aussi pénétrante que rapide ; il lit la valeur d’un interlocuteur au premier coup d’œil, il anticipe souvent le comportement d’un adversaire et, dans certains cas, il a la dent dure. Bref, Coplan est un homme de parole, à l’esprit chevaleresque, un vrai « soldat de l’ombre ».
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Aucune réaction ne marquera l’apparition de Paul Kenny et de Coplan dans la série « Espionnage » du Fleuve Noir.
Un mois plus tard, Paul Kenny publiait son deuxième roman ; puis, au rythme régulier d’un volume par mois, parurent une quinzaine de Paul Kenny.
L’auteur et l’éditeur craignaient une sorte de rejet, toujours possible, étant donné la production intensive de Paul Kenny. Certes, les rumeurs qui circulaient en provenance des libraires étaient rassurantes, ce qui était important.
D’une façon générale, les « habitués » du Fleuve Noir étaient séduits par Kenny et appréciaient son style sobre, précis, son écriture soignée, ses décors authentiques et ses intrigues captivantes. L’expression qui revenait le plus souvent : « Si vous ouvrez un Kenny, vous ne le lâcherez pas avant le mot FIN. » Et ce commentaire : « Coplan n’est pas seulement un as, c’est un mec super-sympathique. »
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C’est en janvier 1955, deux ans après le lancement du premier Kenny, que le service commercial du Fleuve Noir annonça qu’il fallait augmenter le tirage car les libraires avaient de plus en plus de commandes. Chose étrange, les lecteurs demandaient des Coplan. Kenny constata qu’il était aussi méconnu que deux ans auparavant. Le héros avait bel et bien dévoré son créateur.
C’est vers cette époque-là que se produisit une espèce de déclic que personne ne parvint jamais à expliquer : chaque mois, les fans de Coplan augmentaient.
Devant ce succès indiscutable, le cinéma ne resta pas indifférent : le 2 février 1956, la société Cinéphonic achète les droits du 19e Coplan : Action immédiate.
En coproduction avec Gaumont et la Société française de cinématographie, François Chavane, le directeur de Cinéphonic, veut produire un film qui soit à la hauteur de sa propre admiration pour le héros de Paul Kenny. Pour le rôle principal, Henri Vidal donne son accord. La mise en scène est confiée à Maurice Labro, l’adaptation à Frédéric Dard, la musique à Georges Van Parys. La distribution sera complétée par Barbara Laage, Jacques Dacqmine, Nicole Maurey, Jes Hahn et Lino Ventura.
Dès que la nouvelle est connue par la presse, les journalistes spécialisés en font un scoop : Henri Vidal, le mari de Michèle Morgan, sera le personnage principal d’un grand film d’action et d’aventures, d’après le roman de Paul Kenny.
Qui est Paul Kenny ? L’attaché de presse de la Gaumont est harcelé ; où peut-on le rencontrer, personne ne l’a jamais vu, il ne s’est jamais montré.
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Qui est Paul Kenny ?
En réalité le pseudonyme de cet auteur cache un romancier bicéphale, un écrivain à deux têtes. Il y a Jean, qui a déjà publié une dizaine de romans sous divers pseudonymes, et il y a Gaston, ancien officier-radio de la Marine Marchande, devenu journaliste spécialisé dans le domaine de la vulgarisation scientifique.
L’histoire de Jean et de Gaston est si surprenante, si troublante, qu’elle mérite peut-être qu’on s’y attarde un instant, car elle fait songer à un conte qui aurait enchanté les astrologues et les devins des temps anciens.
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Bruxelles, septembre 1926, c’est la rentrée scolaire, et l’Athénée communal de Saint-Gilles, une des communes qui constituent la capitale belge, connaît l’habituelle bousculade, de tradition en ces circonstances.
Le nombre d’élèves par classe étant limité à vingt-cinq, c’est l’administration qui se charge de la répartition des jeunes gens qui ont opté pour la 5e année moderne.
Le hasard (?) place côte à côte sur le même banc deux garçons qui ne se connaissent pas, qui ne se sont jamais rencontrés. D’emblée, les deux jeunes élèves sympathisent. Gaston habite à deux pas du lycée ; Jean est le plus jeune de trois enfants, il a une sœur et un frère. Sa famille est très unie.
Très vite, Jean et Gaston découvrent qu’ils ont les mêmes goûts, les mêmes passions pour la lecture et la marche, les mêmes projets d’avenir : « Ils seront globe-trotters et journalistes et ils découvriront tous les pays du monde. » Et comme le font souvent les adolescents, ils fondent une société : le « Footing Club ». Ils en seront les deux seuls membres pendant un long moment ; un troisième membre, René, devenu officier-radio comme Gaston, périra en mer, en 1942, son bateau ayant été coulé par un sous-marin allemand.
Jean, de caractère enjoué a beaucoup d’amis ; Gaston, plus renfermé comme le sont souvent les enfants uniques, n’a pas de copains. Il considère dès lors son ami Jean comme un frère. Chaque week-end, Gaston prend le train et va rejoindre Jean qui a déménagé et qui habite désormais une cité nouvellement bâtie, à la périphérie de Bruxelles, en pleine campagne, à Capelle-aux-Champs.
Les deux jeunes gens sont assez dissemblables sur le plan psychologique : Jean est rieur, enthousiaste, romantique. Il écrit des poèmes. Gaston est cartésien, bûcheur, réaliste. Aux examens semestriels, ils sont toujours classés dans les quatre premiers de la classe. Et ils font une découverte qui les étonne : ils sont nés dans le même pays, dans la même ville, la même année, le même mois, le même décan à quarante heures d’intervalle.
Ce qui fera dire plus tard à Jacques Bergier (coauteur, avec Louis Pauwels, du « Matin des Magiciens ») : Jean et Gaston sont des jumeaux astrologiques. Jean est le magicien, Gaston le logicien.
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Malheureusement, cette rare amitié sera brisée par le destin. Le père de Jean, qui vivait de ses modestes rentes, est ruiné par le drame boursier de Wall-Street et se trouve dans l’obligation de reprendre le collier. Pour commencer, il est engagé comme chef de chantier à Vimy, dans le Pas-de-Calais, où allait être édifié le superbe monument en l’honneur des héros canadiens morts durant la guerre de 1914-18. Ensuite, la famille de Jean s’installa à Château-Thierry.
Ce séjour en France va durer quelques années. Gaston, de son côté, a suivi les cours d’une école qui forme, à Amiens, des ingénieurs-radio.
Par la force des choses, les deux amis se perdirent de vue. Jusqu’au jour où Gaston reconnut le portrait de Jean publié par un journal littéraire bruxellois, lui écrivit et le retrouva. Entre-temps, Jean s’était marié, avait un enfant et entamait la route vers une aimable notoriété. Gaston s’était marié, lui aussi, avait quitté son métier d’officier dans la Marine et gagnait sa vie comme ingénieur du son à la radio belge.
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Le film Action immédiate sortit le 15 mars 1957.
Henri Vidal était un Coplan époustouflant, vrai, sans une fausse note. Le film eut un très grand succès et des milliers de cinéphiles découvrirent Coplan. En l’espace de quelques mois, le tirage mensuel des romans de Kenny augmenta de plus de dix mille exemplaires et chaque nouveau titre de la série était épuisé dès sa sortie.
Jean et Gaston étaient quelque peu éberlués par ce qui leur arrivait, mais ils ne risquaient pas d’attraper la « grosse tête » car Armand de Caro, le génial directeur du Fleuve Noir, leur disait chaque mois : « C’est bien, mais ça pourrait être mieux. » Il conduisait les opérations avec prudence et vigilance. Armand de Caro avait un pied sur l’accélérateur et un pied sur le frein. À l’écoute de ses représentants, il savait interpréter les avis qu’il recueillait. C’est pour ce motif qu’il répétait : « Vos lecteurs veulent de l’action, encore de l’action, toujours de l’action. Méfiez-vous de la dérive, vers la littérature et la psychologie. »
De mois en mois, les tirages montaient régulièrement. Ce n’était pas le raz de marée, c’était une ascension en douceur mais constante. Armand de Caro se méfiait d’un phénomène de saturation toujours possible.
Mais les lecteurs ne manifestaient aucun signe de lassitude, bien au contraire. La sortie du « nouveau Coplan » était attendue avec impatience et, aux dires des libraires, les mordus se faisaient réserver le livre, de crainte de le rater. Les tirages s’épuisaient désormais en trois semaines.
Les mois passaient, Coplan était fidèle au rendez-vous mensuel. Et chaque livre avait la même fraîcheur, la même allégresse, le même tonus que le premier volume signé Kenny.
Quel était le secret de ces deux romanciers ?
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Quand Jean et Gaston commencèrent l’aventure Kenny, la répartition des tâches se fit tout naturellement. Gaston déclara : « Je ne suis pas romancier et je ne tiens pas à l’être. Je te ferai un résumé de vingt lignes et tu feras le reste. »
Jean trouva que c’était logique et il se mit au travail.
Mais il découvrit bientôt qu’un mois s’était vite passé, qu’il n’avait pas le temps de souffler. Et il avoua : « Je ne tiendrai jamais cette cadence. Ou bien tu écris toi-même le scénario et le livre, ou bien je capitule. »
Gaston rétorqua : « Écrire des romans, c’est pas mon truc. Je suis journaliste, pas romancier. » Jean, paniqué, insista : « Tu construis ton synopsis comme d’habitude, tu le découpes en tranches, chaque tranche devient un chapitre et le tour est joué. »
Le premier essai ne fut pas un coup de maître. Le comité de lecture du Fleuve Noir refusa le manuscrit et Jean dut le rewriter, expliquer ce qui avait cloché ; un roman n’est pas un squelette. Pour le roman suivant, les deux amis se mirent au travail ensemble, chapitre par chapitre.
Pour le style, pas de problème : c’était le non-style. Jean avait donné le ton : simplicité, dépouillement, efficacité. Pas de descriptions inutiles, aucune fioriture, aucun état d’âme, priorité à l’action. Coplan est un être vivant, c’est lui qui donne du sang et de la chair au roman.
Gaston ne fut pas long à comprendre et Kenny put reprendre sa production. Et les tirages continuèrent à grimper.
Quatre années après la naissance, le tirage du Kenny dépassait les 50 000 exemplaires. Il y eut un deuxième film, des traductions en Italie, Espagne et Brésil, Pays-Bas, Allemagne.
Se posa alors, pour Jean et Gaston, le problème des décors. Pour sauvegarder la vérité des lieux où se déroulaient les prouesses de Coplan, il fallut recourir aux grands moyens. Ce qui emballait les lecteurs, c’était la précision du décor : il fallait donc aller sur place et prendre des notes. La moindre erreur risquait de ternir le prestige de l’auteur, car le lecteur se rendait bien compte que ce n’était pas en compulsant le Guide Bleu que Coplan accomplissait ses missions.
C’est l’esprit méthodique de Gaston qui organisa dès lors, avec l’agence Cook, des voyages qui permirent à Coplan de travailler « sur le terrain ». Des expéditions de cinq semaines chaque année conduisirent Jean et Gaston aux États-Unis, en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud. Pour chaque voyage, les deux membres du « Footing-Club », devenus globe-trotters, se partageaient les pays visités, le choix s’opérant selon des affinités mystérieuses. Et, à chaque escale, le travail intensif commençait : photos, notes, plans des villes, repérages. Ces explorations, des Indes aux Philippines, de Punta del Este à Montréal, de Tunis au Bénin, furent si fertiles que, finalement, les deux Kenny firent quatre fois le tour de la planète.
Même les initiés qui scrutaient chaque roman à la loupe étaient incapables de discerner si l’auteur du livre était Jean ou Gaston. Un miraculeux phénomène d’osmose agissait. Les auteurs, eux-mêmes, en relisant leurs notes, découvraient qu’ils avaient utilisé les mêmes mots pour décrire tel ou tel endroit qu’ils avaient pourtant découvert séparément.
Ces voyages furent pour les deux romanciers l’occasion inespérée de découvrir toutes les merveilles du Monde : la baie de Hong Kong, la baie de Rio, les chutes du Niagara, les jardins fleuris de Lima. Même des pays fermés aux visiteurs étrangers furent explorés par les deux amis qui avaient obtenu d’un fonctionnaire complaisant un ordre de mission… économique ! Jean et Gaston purent admirer Rangoon et son merveilleux temple du Sehwedoyon, Bagdad et les murs de Babylone que des archéologues retrouvaient sous deux mètres de terre, Anghor-Vath et sa profusion de monuments.
Au fil du temps, Kenny se constitua ainsi une palette colorée de décors où il n’avait qu’à puiser. Le monde entier était à sa disposition.
L’actualité fournissait à Coplan une source illimitée d’inspiration ; mais, bien souvent, Kenny était en avance sur les événements.
Intuition pure, logique de déduction, cette richesse et la véracité des aventures de Coplan intriguèrent même les professionnels du Renseignement.
Ainsi, l’attaché de presse convia un jour Jean et Gaston à un déjeuner chez Taillevant, déjeuner qui réunit autour d’une table luxueusement ornée, six convives peu ordinaires. Il y avait là, outre les deux Kenny, quatre hauts fonctionnaires fraîchement rentrés de leur poste : l’ex-directeur du S.D.E.C., l’ex-patron de la D.S.T., l’ancien directeur d’Interpol et un ex-officier du Renseignement militaire.
Ces quatre professionnels furent unanimes à reconnaître la crédibilité des aventures de Coplan. Ils étaient d’ailleurs intimement convaincus que Kenny disposait d’un ou plusieurs informateurs secrets, ce qui n’était pas le cas.
Le seul point contesté : Coplan disposait de plus d’argent qu’un agent secret réel. Mais le privilège du romancier n’est-il pas de laisser courir son imagination ?
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Lorsque parut le 100e volume signé Paul Kenny, Jean et Gaston furent ébahis de constater qu’il y avait quatorze ans qu’ils avaient créé Coplan ! Le cinquième film sortit sur les écrans, plus de vingt millions de volumes avaient été vendus.
Non seulement les tirages continuaient à grimper, mais les libraires exigèrent, pour satisfaire leurs clients, la réimpression des premiers Coplan, introuvables sur le marché.
Cette fois, le succès de Kenny était sur ses rails.
Les critiques les plus coriaces reconnurent que la réussite de ce romancier dont la production ne s’essoufflait pas au fil des années, ni sur le plan de la qualité, ni sur le plan de la régularité, n’était pas le fait du hasard. Coplan avait du génie, tout simplement. On s’en rendra compte plus tard.
FRANCIS COPLAN FX 18 – FRANCIS COPLAN FX 18 –
UNANIMITÉ
Les lecteurs, les libraires, les critiques
sont d’accord :
Paul Kenny est le maître du roman
d’espionnage
« La publicité peut lancer n’importe qui, mais il n’est pas de réussite durable bâtie sur un bluff. Il suffit de lire le centième succès de Paul Kenny pour se rendre compte du talent exceptionnel qui permet à cet auteur d’unir la qualité à la quantité. »
Maurice-Bernard ENDRÈBE
(L’Aurore)
« La description d’un aspect peu connu du Renseignement, la progression des rebondissements de l’intrigue, les notations touristiques toujours précises suffisent à notre plaisir. »
Jean-Claude ZYLBERSTEIN
(Nouvel-Observateur)
DES CHIFFRES ÉLOQUENTS
10 000 volumes vendus par jour, 365 fois par an
(Éditions Fleuve Noir et Presses Pocket)
Traduit en dix langues. Et six films ont consacré, dans le monde entier, la popularité légendaire de Francis Coplan, l’agent secret français FX-18 (1975).
Finalement, s’il fallait définir Coplan, on pourrait dire qu’il incarne le chevalier des temps modernes. Et s’il fallait définir d’une seule phrase Paul Kenny, on devrait dire : c’est le rêve de deux adolescents qui s’est réalisé.
Septembre 1995
Jean LIBERT
L’auteur tient à préciser que toute ressemblance entre certains personnages présentés ici et des personnes vivantes ou ayant vécu ne pourrait être que le fait d’une coïncidence. De même l’interprétation de certains événements ne relève que de la fiction romanesque. L’auteur décline toute responsabilité à cet égard et rappelle qu’il s’agit ici d’une œuvre de pure imagination.
Paul KENNY
CHAPITRE PREMIER
Le Vieux avait invité Coplan dans un restaurant qu’il venait de découvrir. Salade d’aile de palombe, grouse d’Écosse rôtie en casserole, mousse de cacao blanc au coulis de framboise, le tout arrosé de tursan blanc : ils s’étaient régalés.
— Vous avez le flair pour dénicher les bonnes adresses, félicita Coplan.
Le patron des Services spéciaux esquissa une moue maussade.
— Pourtant, elles se font de plus en plus rares. Savez-vous ce que me disait récemment le chef d’un trois-étoiles ?